BoisseuilNet à la recherche du passé de Boisseuil...

Suite à la parution de "Boisseuil, entre ville et campagne",
cette page est réservée au Groupe Patrimoine de Boisseuil
 
Les auteurs : de gauche à droite, B. Villautreix, H. Lamoure, A-M. Lamoure, F. Chauffier, J.Trouvat, B. Faucher
 
 

Boisseuil, entre ville et campagne

 Une idée, une équipe, un livre…

C’est à la Bibliothèque Municipale que la toute première idée de cet ouvrage est née.

En effet la bibliothécaire, Françoise Chauffier, était depuis longtemps – et l’est toujours – sollicitée fréquemment par les élèves des écoles et leurs maîtres, à la recherche de documents relatifs à la commune, tant géographiques qu’historiques.

Aussi a-t-elle demandé à quelques personnes qu’elle savait intéressées par le passé de Boisseuil de l’aider à collecter les renseignements demandés. Autour d’elle un « Groupe Patrimoine » s’est constitué avec Bernard Faucher, Anne Marie Lamoure, Henri Lamoure, Jacques Trouvat et Bernard Villautreix pour rechercher et mettre à la disposition de la Bibliothèque vieux papiers, documents historiques, photos, cartes postales en leur possession ou qu’ils allaient glaner ici et là et en particulier aux Archives Départementales.

Au-delà des murs de l’école, c’est toute une population installée à Boisseuil depuis plusieurs générations qui se montre soucieuse de conserver ses racines familiales et la mémoire de tout un vécu collectif … Y compris d’ailleurs leurs descendants qui ont quitté la commune !

Enfin, il faut prendre en compte tout l’intérêt des nouveaux habitants de Boisseuil pour leur nouveau cadre de vie dans ses dimensions géographiques, historiques voire anecdotiques.

En réponse à cette attente une première étape a été franchie : la publication par le « Groupe Patrimoine » d’une chronique régulière dans le Bulletin Municipal, tandis que peu à peu germait dans leur esprit l’ambition d’un ouvrage plus complet, illustré, plus construit.

Au printemps 2008 la décision devenait définitive et les membres du groupes se partageaient le travail, chacun apportant sa pierre à l’édifice par ses connaissances, son savoir-faire, sa capacité à mobiliser les ressources auprès des familles de Boisseuil qui ont aussi participé à cet ouvrage.

Aujourd’hui, les auteurs sont heureux de vous présenter le fruit de leur travail et espèrent partager avec leurs lecteurs tout le plaisir qu’ils y ont pris.

Les auteurs 

 

Articles issus du Bulletin Municipal

Même si les témoins archéologiques sont rares sur la commune de Boisseuil, la toponymie atteste d'une origine ancienne : ce terme, Boisseuil, est en effet composé d'une racine latine "buxus", le buis, et d'un suffixe d'origine gauloise : "ialo" qui signifie défrichement. Buxolio, appellation du XIIIe siècle, fait donc référence à un espace défriché où le buis serait abondant. Or, l'on sait que la présence de buis est très souvent liée à une ancienne occupation gallo-romaine.

Une urne cinéraire aurait été trouvée en 1766, lorsque fut tracée la voie royale Limoges-Tulle, et des vestiges d'habitat aussi gallo-romains ont été trouvés aux Bessières.

L'histoire de cette petite commune (1892 hectares) est riche, et jusqu'à nos jours. Au cours du Moyen Age, et même des temps modernes, elle s'articule autour de son église qui fut construite vers 1027 et le siège d'un prieuré. Les chanoines de la cathédrale de Limoges possédaient droit de justice sur la paroisse et ils le firent respecter contre de Maulmont, seigneur de Châlusset, qui revendiquait ce droit sur Boisseuil et y avait fait établir des fourches patibulaires (d'après Leclerc). Et c'est dans cette même église que se réfugièrent les protestants, en 1577, pour y soutenir un siège qui tourna à leur avantage. La cure de Boisseuil était au XIIe siècle dans l'archiprêtré de La Porcherie. Cette église est constituée de quatre travées dont l'une sert de transept : le chœur (chevet plat) est à deux travées. Son portail ouest est de style limousin ; il est surmonté d'une corniche posée sur huit modillons. Le clocher carré est aujourd'hui recouvert de bardeaux.

A l'intérieur, on remarquera trois pierres tombales dont l'une avec inscription gothique (XIIIe ?) ; près du chœur une armoire à reliques (chef de saint Justin - mais l'église était sous les patronages de saint Jacques et saint Philippe) et une sainte Vierge en faïence (XVIIIe).

Près de l'église, on remarquera un beau presbytère du XVIIIe siècle, mais on ne verra ni l'ancien relais de poste et ses fenêtres à meneaux détruits en 1977 (D. Arnaud), ni une chapelle rurale dédiée à saint Antoine, démolie au milieu du XVIIIe siècle car elle n'avait "ni porte ni fenêtre" (Pouillé de Nadaud, Leclerc).

Au XVIIIe siècle, précisément, au moment de la Révolution, la paroisse comptait 60% de sa surface en terres, 21% en prairies et 11% en bois. Les bourgeois en possédaient près de 50%, les nobles de 35 à 40%, les religieux 4% et les paysans 10 ou 12% (d'après B. Pommaret). En 1805, on comptait sur la commune 90 feux représentant 581 personnes (158 hommes, 157 femmes, 276 enfants pour 131 couples) (id.).

Juste avant la Révolution on produisait surtout des céréales, du foin et des châtaignes. Mais il y avait encore quelques vignes qui donnaient "peu de vin et d'une fort mauvaise qualité"... Au cadastre napoléonien figuraient encore environ 50 parcelles nommées la vigne, la vignotte ou le vignassou.

En 1836, la commun comptait 730 habitants, dont 73 au bourg. Cette population était surtout agricole, avec 208 actifs, mais on y trouvait aussi (patrons et compagnons ou ouvriers confondus) cinq tisserands et autant de tailleurs d'habits, quatre taillandiers et autant de maçons, trois charpentiers, un charron... et quatre auberges. Cinquante années plus tard, il y avait 865 habitants, dont 118 au bourg. Le nombre des agriculteurs actifs (toutes catégories) était de plus de 240. Outre les métiers traditionnels, on trouvait quatre vanniers, quatre scieurs de long, autant de sabotiers, de carriers et de couturières. Au début du XXe siècle, la composition socio-professionnelle n'avait guère évolué que sur deux aspects : on recensait  45 carriers et 10 couturières en 1911. De beaux domaines agricoles, souvent à la pointe de la technique et de l'élevage de qualité, occupaient de grandes surfaces, comme à Fougeras (Dumont Saint-Priest), à Boisseuil (Lamourre), à Beauregard (Leycuras) ou à Moulinard (Mousnier-Buisson). Dans quelques belles demeures qu'on peut voir encore, on "roulait carosse" au début du siècle dernier, comme à beauregard (propriété des Allafort-Duverger) et son allée de hêtres, Bellegarde (au de Salles), La Garenne (à Martin du Puytison) avec sa chapelle aux vitraux armoriés et son parc (privé), Faugeras, Chatendeau (il reste un très joli proche surmonté d'un pigeonnier). L'ancien château de Crouzit, où déjeuna Louis XI en 1463 et qui appartint aux de Verthamont et aux du Puytison, n'est plus visible.

A cette époque, on allait en dévotions à la fontaine Saint-Martin, près de La Garenne : elle était réputée pour guérir les maladies de l'enfance et les rhumatismes. Jadis son propriétaire voulut la condamner, mais il fut pris de paralysie et la fit réouvrir (d'après Rouger). A la veille de la dernière guerre elle n'était plus fréquentée et, aujourd'hui, "elle est perdue sous les pieds des vaches" selon l'expression d'une ("vieille") habitante. Par contre, on peur encore voir, à proximité, au bord du Jalard, le rocher de saint Martin où, d'après la légende, le saint aurait attaché son cheval pour se consacrer à la prière : le rocher porte encore la marque de son genou, de son bâton et de son poing ! Quant au cheval, il y a laissé la marque de ses sabots...

Aujourd'hui, si l'activité des carrières de Dugeny, la plus importante, Jeandot, Lachaud, Léonetout ou Charbonnier est oubliée, celle de Carrefour et de nombreux artisans et commerçants est bien réelle. Remarquable aussi celle du Pôle de Lanaud, dans sa belle architecture réalisée par Jean Nouvel. C'est le Génoscope de la race bovine limousine, créé il y a une quinzaine d'années, et qui fait rayonner cette race sur le monde entier. Les ventes y atteignent des records : 216.000 francs en 2001 pour un jeune reproducteur !

Boisseuil a une vieille réputation d'hospitalité et de convivialité : déjà, on l'a vu, Louis XI s'y arrêta. Et le Pape Pie VII lui-même s'y serait reposé ! Peut-être aussi la Duchesse de Berry et Don Ferdinand d'Espagne... du beau monde pour un petit village. Cette tradition perdure encore, bien que la commune ait vu grossir considérablement sa population (582 en 1962, 1.223 en 1982, 1.558 en 1990 et 2.038 au dernier recensement !), et on trouvera le meilleur accueil  à Boisseuil. D'autres avec moi en témoigneront : entre autres, on appréciera Michel (Ndlr : aujourd'hui à la retraite), et ses lumières en mécanique (Fiat lux !) et Dominique dont l'auberge est la véritable chapelle de l'église proche, où les amis se retrouvent pour des dévotions liquides...

Maurice ROBERT (article du 13 mai 2001)

Sources : S.R.A. de la D.R.A.C. - Dictionnaire H.V., Leclerc - Bernard Pommaret, Étude démographique de Boisseuil au XVIIIe, A. de la Borderie : 46 églises... - Enquêtes.

- Collection M. Defaye -

Ancien Relais de Diligences à Boisseuil
Ci-dessus au centre : ancien relais de diligences
(remarquez les "réclames" : on est sur une importante voie de circulation)
 
Boisseuil - La Grande Avenue
- La Grande Avenue -
 
Eglise de Boisseuil en 2001
- L'église en 2001 -

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