Le
11 mars 2004, le terrorisme a encore frappé, frappé à nouveau des
innocents. Cette boucherie d'une lâcheté inqualifiable perpétue la
peur, les traumatismes et accentue l'insécurité dans le monde.
Chacun
tente bien de mettre des mots sur l'innommable, mais personne ne
répond. Comment raconter cette barbarie, comment décrire ces lieux
devenus ceux de l'horreur et de la désolation ?
Aujourd'hui
faut-il, de la même manière que l'ont fait les nazis en 1937 pour
montrer leur puissance, que ces terroristes signalent au monde leur
pouvoir de mort et que des espagnols, d'autres avant eux et
peut-être d'autres après, payent de leur vie la participation de
leur pays à telle ou telle confrontation ou guerre absurde fondée
souvent sur des mensonges. Est-il possible de concevoir une société
où tout conflit ne serait réglé que par le sang ?
La
vraie question porte sur les capacités de nos gouvernants à
instaurer une sécurité compatible avec le fonctionnement de
l'économie, de la société en général, et de nos libertés.
Mais
ils sont peut-être comme le velléitaire : ils ont tous un coeur
d'or, mais pas les moyens d'assumer leurs excellentes intentions.