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Saint-Jacques-de-Compostelle
Saint-Jacques-de-Compostelle est
une ville du nord-ouest de l'Espagne,
dans la province de La Corogne ; c'est
la capitale de la Communauté autonome de Galice. Sa population était de
93584 habitants
en 1998. Elle est le siège d'un évêché et l'une des principales métropoles religieuses
d'Espagne. Parmi les activités industrielles on trouve la fabrication des
toiles de lin, les savonneries, l'industrie alimentaire et les articles
religieux.
Saint-Jacques était le fils de Zébédée et de Marie Salomé, frère de Jean l'Évangéliste et l'ami des apôtres Pierre et André. Ils exploitaient ensemble une petite entreprise de pêche sur le lac de Tibériade. Jacques fut l'un des plus fidèles compagnons du Christ ; il fut associé aux évènements les plus marquants de sa vie notamment la résurrection de la fille de Jaïre, la Transfiguration, la nuit passée à Gethsémani, la veille de sa mort.
Après la Pentecôte, il partit prêcher la Bonne Nouvelle et traversa l'Océan afin d'évangéliser l'Espagne.; son embarcation s'échoua à l'embouchure de l'Ulla. Pendant 7 ans, il sillonna le pays avant de retourner en Terre Sainte. De retour en Palestine, il fut le premier d'entre eux à périr lors de la persécution ordonnée par Hérode Agrippa, en l'an 43 de notre ère. Il fut décapité.
Ses disciples forcés de quitter la Palestine, emmenèrent en Espagne son corps qu'ils ensevelirent près de la côte où ils s'échouèrent, à l'endroit même où il avait accosté quelques années plus tôt.
L'arrivée des barbares puis plus tard des Arabes plongèrent dans l'oubli l'existence même du tombeau.
La ville de Saint-Jacques-de-Compostelle ne fut pas touchée par cette conquête musulmane. La reconquête s'organisa autour de la Galice, des Asturies et de la Catalogne. Dès le début du IXe siècle, Saint-Jacques-de-Compostelle fut un haut-lieu de pèlerinage de l'Église catholique, l'un des plus importants d'Espagne : la légende voudrait que saint Jacques le Majeur, après sa mort à Jérusalem, y ait été déposé miraculeusement. Les restes de l'apôtre Jacques furent immédiatement l'objet de la vénération populaire et durant tout le Moyen Âge, le pèlerinage de Compostelle attira des foules de pèlerins venus à pied de toute l'Europe. La ville conserve de superbes édifices du Moyen Âge, dont l'un des plus beaux est la cathédrale romane, consacrée en 1128, qui renferme le tombeau et les reliques de saint Jacques. Elle abrite l'université de Saint-Jacques-de-Compostelle, l'une des plus vieilles d'Espagne, fondée en 1532.
An 813 - La découverte du tombeau de saint Jacques.
C'est au IXe que sa redécouverte publique va bouleverser toute l'Europe. En l'an 813, I'ermite Pelayo, vivant près du sanctuaire actuel voit toutes les nuits naître d'un monticule une lueur semblable à celle d'une étoile. (d'où l'étymologie légendaire de Compostelle : "campus stella", le champ de l'étoile ; en fait, les linguistes croient plutôt, à "Compositum", apprêt funéraire, ou à "compostum", placé ensemble, ces deux termes s'appliquant de toute manière à des sépultures). Averti par un songe qu'il s'agit du tombeau de l'apôtre, Pelayo prévient Théodomir, évêque wisigoth d'Iria Flavia, et l'on retrouve les restes du Saint et de ses disciples.
Dans la première moitié du IXè siècle cette découverte aux confins du monde connu, de la tombe de l'Apôtre Jacques fut ainsi le début d'un immense mouvement de pèlerins, venant de toute l'Europe et qui perdurera pendant plus de mille ans.
La tradition s'était ensuite endormie, sans jamais s'éteindre complètement.
Redécouverte dans les années 1950, cette tradition s'est de nouveau
développée avec une incroyable rapidité et sa reconnaissance officielle est
venue, ces dernières années des autorités tant civiles que religieuses :
Rappelons-nous ce que nous disait Jean-Paul II au cours de sa visite à
Saint-Jacques en 1982 :
«de Saint-Jacques je te lance, vieille Europe, un
cri plein d'amour,
retrouve-toi toi-même, retourne à tes origines…»
Voici le texte intégral de la "Déclaration de Saint-Jacques-de-Compostelle" lue à Santiago par Marcello Oreja, alors Secrétaire Général du Conseil de l'Europe au cours du lancement du premier "Itinéraire Culturel Européen"
DE SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE La
dimension de ce qui est humain dans la société, les idées de liberté
et justice et la confiance dans le progrès sont des principes qui ont
façonné historiquement les différentes cultures qui constituent
la , si particulière, identité de l'Europe.
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Emblème des Chemins de Saint-Jacques
Borne signalétique
La coquille représente un coquillage marin, le Pecten Maximus L. qui vivait le long des côtes européennes, de Madère à la Norvège et également sur les plages de Galice. Sans que l'on en connaisse les véritables raisons, cette coquille devint l'emblème fondamental du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle.
Le Guide du Pèlerin nous apprend que, dès le XIIè siècle, sur le parvis devant le portail septentrional de la cathédrale Saint-Jacques, on vendait " aux pèlerins de petites coquilles de poissons qui sont les insignes de Saint- Jacques...(ainsi que)...des outres de vin, des souliers, des besaces en peau de cerf, des bourses... L'importance du commerce de ces coquilles était telle qu'il fut très rapidement réglementé et se fit, dès le XIIIè siècle, avec licence et interdiction de vente en dehors des villes sous peine d'excommunication ! La demande était telle qu'on leur substitua, dès le XIIè siècle, des imitations de plomb.
Coquilles et insignes achetés dans les différents sanctuaires attestaient l'état de pèlerin de ceux qui les portaient, protégés ainsi par une sorte de " droit international" mais également véritable viatique pour l'au- delà. La quasi totalité est effectivement trouvée dans des inhumations qui sont autant d'informations sur les lieux de dévotion et sur les routes empruntées par les pèlerins, souvent bien différentes des quatre chemins indiqués par le Guide du pèlerin, rédigé par le moine Aimery Picaud au XIIè siècle, véritable guide touristique avant la lettre, à l'usage des milliers de fidèles qui empruntaient les multiples chemins les menant à Compostelle
Afin de relier Saint Jacques De Compostelle en Espagne, les Pèlerins de l’ensemble de l’Europe devaient obligatoirement traverser la France. De tout le Moyen-âge, cette destination fut sans conteste la plus importante. De nombreux monuments historiques jalonnent les différents itinéraires.
Parmi ces itinéraires, les quatre principaux sont :
Le
carnet de pèlerin (en espagnol credencial), est délivré par les associations
après un entretien avec un ancien pèlerin. Il sert à justifier de la qualité
de pèlerin. Il est une recommandation donnée par l'association à la personne
qui le reçoit. En échange de cette recommandation, les associations
sollicitent l'adhésion du demandeur et d'apporter ainsi sa contribution à la
vie du mouvement jacquaire. Mais il n'y a aucune obligation.
Le
carnet, tamponné à chaque étape sera la preuve de l' itinéraire. Il
permettra de recevoir à Saint-Jacques-De-Compostelle la "Compostela",
le certificat officiel délivré par le Bureau des pèlerinages de la Cathédrale
aux personnes qui le demandent. Les conditions de délivrance de ce certificat
sont d'avoir parcouru au moins les 100 derniers kilomètres à pied de façon
continue (ou 200 km à bicyclette) et de déclarer avoir fait le pèlerinage
dans un esprit de piété (pietatis causa). Un document de remplacement est
remis à titre de souvenir aux voyageurs qui ne souhaitent pas faire cette déclaration.
Suivez le chemin de Gérard, Romain et Denis
Pèlerinage paroissial du 30 mai au 05 juin 2005