- Préambule
- En 2005 s’est déroulé à Boisseuil le 4ème Festival de l’Aventure dont le thème était « La Route de la Soie ». Bien entendu, la Mongolie ne pouvait pas être oubliée lors de cette manifestation.
- J’ai eu connaissance (malheureusement tardivement) d’un passionné, spécialiste de la question et j’ai voulu lui rendre hommage en lui consacrant cette page, rattachée à la 4ème édition de notre festival à laquelle il n'a pas participé.
- Je remercie Monsieur Etienne Dehau pour la confiance qu’il m’a accordée en m’autorisant cette publication et ces photos.
- Etienne Dehau est un globe-trotter.
- Il a parcouru la terre, du Mexique au Pérou en passant par l'Argentine, la Bolivie, la Chine, les déserts d’Arabie et d’Asie, … et il en a rapporté de nombreux ouvrages illustrés de magnifiques photos (éditions Hermé et de Lodi).
- De nombreux magazines ont salué ses travaux en accueillant ses reportages comme Géo, Grands Reportages, Terre Sauvage, le Figaro Magazine, Atlas, Peuples du Monde,…
- Il a donc une passion… ou plutôt deux. La photographie et la Mongolie au point d’y vivre et d'en parler couramment la langue.
- Cette passion, il nous la transmet à travers un superbe ouvrage « Voyage en Mongolie » (Editions Hermé), remarqué par la presse. Il y parle des grands espaces, des troupeaux, des chevaux et des cavaliers, des yourtes, des traditions, bref, il en parle en photos avec passion.
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La Mongolie représente l'un des derniers bastions du nomadisme. Plus de la moitié de la population vit sous la yourte, se déplaçant au gré des saisons à travers les immensités de la steppe, afin que leurs troupeaux disposent en permanence des meilleurs pâturages.
Les Mongols perpétuent ainsi au cœur de l'Asie centrale des traditions dont les origines sont bien antérieures à l'empire de Gengis Khan.
L'introduction du bouddhisme au XVIe siècle par les Mandchous n'a modifié que partiellement leurs croyances, basées essentiellement sur l'animisme, le chamanisme et le culte des ancêtres.
- En plus de faire de magnifiques photos, Etienne Dehau est un poète !
- Extrait de ses textes : "Ici tout est pulsion, tout a une âme. Il faudrait être sourd pour ne pas entendre le vent qui tourne, l'herbe qui pousse, le changement de saison qui s'annonce. Le vert de la steppe rejoint le bleu intense du ciel. Les odeurs de genièvre et d'absinthe enivrent l'atmosphère."
- Vous pouvez commander son livre (190 pages dont 87 pleines pages couleur - Format 33x22 à l'italienne - ) par e-mail à : edehau@aol.com Un bon moyen d’évasion !
- A la demande, Etienne Dehau accepte d’y joindre une dédicace.
- N’oubliez pas également de visiter son site http://edehau.free.fr
Textes & Photos de Etienne Dehau
- LA MONGOLIE
"La Mongolie a souvent été associée aux épopées de Gengis Khan, dont l'Empire couvrait une partie importante de l'Asie au 13éme siècle.
C'est un pays de steppes et de grands espaces, qui s'étend sur une superficie représentant trois fois celle de la France, dans une région située au cœur de l'Asie centrale, entre la Chine et la Sibérie.
Les mongols sont des éleveurs nomades, qui vivent sous des yourtes. Les chevaux, omniprésents, conservent une grande importance pour eux, et ils les entourent de nombreuses marques de prévenance.
II arrive de croiser dans le pays d'immenses troupeaux guidés par des caravaniers, qui progressent lentement dans les immensités de la steppe. Pendant la journée, chaque caravanier, responsable de plusieurs centaines de bêtes, ne cesse d'aller et venir derrière le troupeau, afin de ramener celles qui tentent de s'en écarter.
Parfois ils chantent de longues mélopées qui meublent le silence impressionnant de la steppe.
Tous les ans, au mois de juillet, se déroule le Naadam, grande fête nationale, qui permet d'assister pendant trois jours à une succession de courses de chevaux et de compétitions de lutte mongole ou de tir à l'arc.
Les Mongols ont toujours eu un profond respect pour la nature, et de manière plus générale pour l'ensemble des éléments qui les entourent.
La plupart de leurs coutumes, liées au chamanisme, restent très vivantes. Un ensemble de symboles, de signes et de gestes codifiés régissent les comportements et les attitudes de chacun.
Le bouddhisme n'est apparu qu'au 16ème siècle en Mongolie, par l'intermédiaire des Tibétains. De très nombreux monastères furent construits à travers le pays, et le lamaïsme devint rapidement la religion prépondérante."
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- GENGIS KHAN
"Il y a plusieurs siècles la steppe était habitée par des confédérations nomades composées principalement d'ethnies turco-mongoles, ouïgoures et kirghizes. Les querelles entre clans étaient incessantes. C'est dans ce contexte que mourut, empoisonné par le clan rival des Tatars, le père de Temùdjin, qui n'avait alors que huit ans. Ce dernier décida qu'il vengerait un jour son père. C'est bien plus tard, en 1206, après avoir obtenu le ralliement des différentes tribus à sa personne, qu'il devint Gengis Khan, grand khan de tous les mongols. Alors commença l'édification d'un immense empire. il concentra ses conquêtes d'abord vers l'Asie orientale, puis se tournant vers la Russie, poussa les limites de ses territoires jusqu'à la Pologne et la Hongrie. Lorsque Koubilaï monta sur le trône en 1259, l'Empire mongol s'étendait du fleuve jaune au Danube, et de la Sibérie au golfe persique.L'incroyable mobilité et la légèreté des cavaliers de Gengis, associé au sens inné de l'organisation et de l'art de la guerre du grand khan expliquent l'étendue et la rapidité de ces conquêtes. Ces guerriers du vent, surgis de nulle part, acquirent bientôt une réputation d'invincibilité et semèrent la panique jusqu'aux portes de l'Europe. Les guerriers de Gengis Khan suivaient toujours l'emblème noir autour duquel il les regroupaient, étaient renommés pour leur courage et leur opiniâtreté. Au cours d'une bataille, les troupes manœuvraient dans un silence impressionnant, respectant les signes des porte-étendards, et se déployaient autour des troupes adverses, avant de lancer l'assaut en plusieurs vagues d'archers, puis de sabreurs.
C'est ainsi qu'ils créèrent progressivement le plus vaste territoire n'ayant jamais été réuni sous la domination d'un seul et même peuple. Ses grandes forces furent, outre sa capacité innée d'organisation, la tolérance qu'il afficha vis à vis des peuples conquis, sa capacité d'intégrer progressivement ce qui pouvait lui servir pour prolonger ses conquêtes, et de toujours savoir s'entourer des meilleurs conseillers."
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- LE NAADAM.
"Le Naadam est un énorme rassemblement de nomades, qui viennent parfois de très loin dans le pays, pour assister pendant trois jours à une fantastique série de courses de chevaux et de compétitions de lutte mongole ou de tir à l'arc. Ces sports correspondent aux "trois jeux virils" traditionnels mongols, dont l'origine remonte à une époque très ancienne, bien antérieure à celle de Gengis khan.
Les fêtes les plus importantes se déroulent à Oulan Bator, la capitale. Plusieurs jours avant le début du Naadam un immense campement s'installe à l'entrée de la ville. On y croise de groupes de cavaliers, vêtus de magnifiques dels, qui galopent entre les yourtes en soulevant d'énormes nuages de poussière.
Quand arrive le moment de la première course, tout le monde se rassemble près de la ligne d'arrivée, pour assister sans descendre de cheval, à l'arrivée des vainqueurs. On juge en fait surtout la qualité des montures, et non celle des jockeys ( des enfants dont l'âge varie de 6 à12 ans ). La distance à parcourir varie pour chaque course entre 15 et 35 kilomètres, en fonction de l'âge des chevaux.
La lutte mongole, quant à elle, se déroule dans le grand stade d'Oulan Bator, non loin du centre de la ville. Les 512 concurrents s'affrontent deux par deux, avec élimination au fur et à mesure du perdant. Le but est de faire toucher terre à l'adversaire par au moins un genou, un coude ou une partie de la tête. Toute une symbolique gestuelle accompagne le déroulement de la compétition.
Un peu plus loin, à l'extérieur du grand stade, des archers, vêtus de costumes traditionnels et répartis par groupes de douze concurrents, visent chacun leur tour, une cible située à 75 mètres de la ligne de tir. A chaque fois que la cible est atteinte des arbitres placés de chaque coté de celle-ci lèvent les bras au ciel en signe de victoire.
Les hommes et les femmes participent à des compétitions séparées."
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- LES YOURTES.
"La yourte, ou gher en mongol, est une tente de forme arrondie, constituée d'une armature en bois recouverte de plusieurs couches de feutre. Elle ne possède qu'une porte, assez basse et toujours orientée au sud, mais pas de fenêtre. Au sommet une ouverture circulaire assure le passage de l'air et de la lumière.
Pour les nomades mongols c'est la meilleure habitation qui soit, et ils ne conçoivent pas d'en utiliser d'autre.
Il suffit de deux heures pour démonter une yourte, ce qui permet de la déplacer plusieurs fois par an, en transportant l'armature et les feutres à dos de chameau, ou à l'aide de chariots tirés par des yaks.
De plus, la yourte n'est que posée sur le sol, ce qui permet de l'installer sur n'importe quel terrain, même s'il est enneigé ou gelé.
L'hiver, quand la température descend en-dessous de -40°C, on peut rajouter plusieurs couches de feutre, pour assurer une meilleure isolation.
Au contraire l'été, il est facile de retrousser le feutre en bas des murs, pour créer une meilleure aération.
La répartition de l'espace à l'intérieur d'une yourte répond à des règles très strictes. La moitié ouest appartient plutôt aux hommes, la moitié est, aux femmes. Au nord on trouve souvent un petit autel constitué de petites lampes à beurre, de statues ou de photos du Dalaï lama.
C'est l'endroit le plus sacré, près duquel on place les personnes les plus respectables.
Quand on reçoit des amis ou des hôtes de passage, tout un rituel de gestes associé à une certaine utilisation de l'espace se reproduit à chaque fois."
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"Le nombre des nomades en Mongolie est très important. La plupart d'entre eux sont des éleveurs qui vivent sous des yourtes, installés au cœur des steppes d'Asie centrale. Pour ces descendants de Gengis khan, le cheval conserve une grande importance et reste le moyen de transport le plus utilisé.
Pendant l'été, on croise parfois d'immenses troupeaux qui progressent lentement à travers la steppe, guidés par des caravaniers, fièrement installés sur leurs montures. Ils conduisent des chèvres, des vaches et des moutons, de l'ouest du pays vers la capitale Oulan Bator, distante de près de mille kilomètres. Le voyage dure deux mois, pendant lesquels ils parcourent une moyenne de 15 à 20 kilomètres par jour. Le passage des quelques cols
présents sur le parcours ponctue leur lente progression.
Chaque caravanier est responsable de plusieurs centaines de bêtes. Il ne cesse d'aller et venir derrière le troupeau, afin de ramener celles qui tentent de s'en écarter. Parfois ils chantent de longues mélopées qui meublent le silence impressionnant de la steppe. En fin d'après-midi il faut rechercher un endroit favorable pour installer le campement et les petits abris, constitués de quelques barres de bois recouvertes d'une grande toile blanche. C'est là, après avoir dîné, qu'ils passeront la nuit, entourés des coffres et sacs de toile prévus pour
stocker leurs affaires personnelles.
Tous les matins leur première tâche est de regrouper les bêtes qui se sont éparpillées un peu partout sur les collines alentours. Il faut ensuite ranger le matériel, puis le fixer sur le dos des deux chameaux prévus pour le transport.
Quand tout est prêt, la lente progression reprend à travers les immensités de la steppe.
Une nouvelle journée commence."
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... de quoi se dépayser ! Bonne lecture.
Ces ouvrages sont disponibles sur les sites de la FNAC et Alapage.com.
L'ouvrage "Voyage en Mongolie" (épuisé en librairie) est à commander auprès de l'auteur edehau@aol.com
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23 septembre 2006